Le cerveau

Publié le par Amy Madison

 

 

L'homme qui entendait des voix n'entend plus rien,

Serait-il devenu sourd ?

Les voix ne sont-elles pas les discours de son cerveau?

Celui-ci aurait-il fondu?

Ses neurones se seraient-ils liquéfiés

Confrontés brutalement à la chaleur torride de l'été?

Un jus purulent s'écoule de ses oreilles ,

Ses yeux agrandis contemplent avec horreur

La débâcle de son esprit,

Son esprit qui s'échappe de sa boite crânienne vide,

Libérée et silencieuse.

Lui qui s'accrochait à ces voix

Il ne les perçoit plus,

Seul un sifflement strident jaillit parfois

Et la moindre bribe de pensée

Qui tente désespérément de remplir le vide

De son cerveau béant

Est emprisonnée dans la toile écœurante

D'un sombre arachnide

Qui le dévore de l'intérieur

Ils ont détruit sa conscience, ses souvenirs

Étendu et garrotté sur cette table

Carbonisées par les décharges électriques

Étripées par des instruments de torture

Les voix se sont tuent, ulcérées

Maintenant, il est vraiment seul

La tête vide, ses yeux morts fixent l'invisible

Il n'est plus qu'un cœur qui bat ,

Des poumons qui respirent

Une horloge sans engrenage .

Un jouet mécanique sans remontoir.

Un corps qui marche

Il avance par réflexe ,

Erre sans but, sans raison

Il est et restera privé de volonté

N'entendra plus ni les voix, ni le monde

Déjà, il a franchi la limite du grand silence

Un silence dont on ne revient pas

Sa bouche est scellée pour l'éternité,

Son esprit est absent

Et caressant son cerveau

La grande faucheuse l'attend patiemment de l'autre côté.
 
(Amy Madison)

 

Publié dans Poésie

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P
Waouh ! Un texte qui se lit d'une traite !
Répondre
A
Heureuse que cela vous ai plu.