Le bateau et la sirène
Toi la sirène aux longs cheveux d’ébène
Observe le navire voguant au gré des vagues
Quand advient l’impossible,
L’inattendu réveil d’une ardente tempête
Et le rafiot, torturé par la folie du vent,
Bascule tantôt à droite tantôt à gauche
Submergé par des lames gigantesques.
C’est alors une vision d’horreur,
Quand des corps attirés vers l’abime ,
Leurs bouches béantes de désespoirs,
Leurs yeux vitreux fixant la mort,
S’enfoncent dans l’univers sombre et liquide
Où ,prisonnière
De cet incommensurable déchainement de l’océan,
Tu te débat toi-même
Le ciel, chargé d’ombres, se colore d’un rouge sang
Le rose aux joues, l’astre du jour se retire avec pudeur
Et une chaleur intense envahit la froideur du crépuscule naissant
Un incendie a pris naissance au sein du bâtiment
Ses flammes s’accrochent résolument aux mats et aux voiles
Qu’elles lèchent et noircissent peu à peu.
Les cris et les appels à l’aide
Ne peuvent couvrir le hurlement de la tempête
Impuissante au drame qui se déroule en surface,
Tu échappes aux mains glaciales
Et t’éloigne prestement
Vers le royaume des abysses
Amy Madison