Correspondance entre Scarlett O' Hara et Rhett Butler (auteurs : Patrice Lucquiaud et Amy Madison)

Publié le par Amy Madison

 

 
Rhett,



J’ai repris le chemin de Tara.

Chez moi, sur la terre rouge de Tara, J’espérais pouvoir assoupir tous mes tourments, soutenir mon âme en détresse, tourmentée de t’avoir perdu, cher Rhett.

Mais quand je fixe l’horizon sans fin, à l’heure où le soleil flamboie, mon cœur abandonné, percé par le glaive de ton incompréhension, pleure sur ces années perdues.

Toutes ces années, au long desquelles ma fierté étouffait mes sentiments.

Tous ces jours et toutes ces nuits qui te voyaient présent. Un bonheur que je n’ai pas voulu saisir au vol.

A cette époque à présent révolue, J’aurai dû prononcer tous ces mots, ces « je t’aime » que je murmure aujourd’hui dans le vent brûlant balayant la terre écarlate, ces déclarations muettes jaillissant de mes lèvres sans joie.

Je t’aime Rhett, comment as-tu pu en douter ?

Tu es parti sans un regard, sans un mot. Et tu as abandonné la femme qui se languit de toi à chaque instant.

Si je t’ai fait quelque mal que ce soit, je te supplie de m’en pardonner.

Tu es toute ma vie. Sans toi, le ciel est bien sombre, sans tes yeux je suis aveugle, sans tes baisers mon cœur se fane telle une rose à son déclin. Elle a disparu, la Scarlett forte et inébranlable d’autrefois.

J’ai tellement changé...

J’ai trop besoin de toi, de ton regard ironique qui m’admirait pourtant, de nos rires et de notre complicité dont je n’ai pas apprécié toute la saveur.



                                                                
Souviens-toi de nous.


           Ta katie Scarlett
 
 
              (AUTEURE : AMY MADISON)

 

Chère Scarlett,

Des regrets des larmes, c'en est donc fini de vos sarcasmes, de vos insolentes répliques, de vos regards scandalisés, de vos gestes brusques de "vestale" effarouchée.
C'est maintenant, après tout ce chemin de vie parsemée de vos hargnes, de vos railleries et provocations en tous genres mais aussi d'engagements jusque dans cette terre que vous avez retournée, ensemencée et fait proliférer, après vos refus, vos rebuffades, vos faux-semblants, vos appétits, vos caprices, c'est maintenant que vous vous rendez compte que je vous manque vraiment, c'est maintenant que vous avouez m'avoir toujours aimé et ce, sans jamais vous l'avouer et me le dire franchement...
 
Mais, chère Scarlett, n'est-il pas trop tard, pensez-vous que les blessures infligées et que l'amour-propre de chacun va maintenant se plier à ce nouveau caprice, à cet ultime revirement ?

Dominer, vous avez toujours voulu dominer, même les êtres qui vous étaient le plus cher, et moi qui subissait sans cesse vos incartades, vos paroles acérées, vos affronts impromptus, vos embrasements aussi soudains qu'éphémères, vos colères, vos pleurs, vos dépits d'enfant gâtée, j'aurai tout donné et le meilleur de ma personne pour avoir, au-delà de la moindre reconnaissance, un peu de votre tendresse, de vos élans du cœur à ces moments d'étreintes torrides où vous vous abandonniez pour votre unique plaisir.
Un seul mot d'amour, spontané, sincère, jamais, Scarlett,  je ne l'ai entendu de votre bouche. Des pleurnicheries,  des « Oh Rhett » sans suite, des soupirs, des petits cris, des râles d'extase non partagée voilà ce à quoi j'ai eu droit dans nos instants d'intimité et jamais un seul « je t'aime » n'a sonné à mon oreille et étourdi mon cœur.

Oui, je suis un homme au regard franc mais jamais dur, oui, mes lèvres sont en permanence habillées d'un  sourire enjôleur et narquois mais jamais indifférent, oui, mes yeux sont pétillants de malice et d'amusement mais jamais vraiment moqueurs. Il n'y a pas de place pour la fourberie et la duperie dans mon cœur. Il a toujours battu pour vous, rien que pour vous, malgré votre ingratitude avérée si méticuleusement entretenue pour me tenir à distance du vôtre.

Vos chimères, vos inconvenances, vos bluffs, vos mensonges, votre inconséquence de tout remettre à demain comme si le futur, ayant à subir vos contradictions, devait en outre, apporter les solutions qui vous arrangent, à chacun de vos dilemmes, j'ai tout accepté et pardonné mais malgré cela, vous m'avez traité par le mépris comme si nous n'étions pas fait l'un pour l'autre... ce à quoi vous vous refusiez toujours de croire...

Et maintenant votre lettre vient m'avouer le contraire !…
Pourquoi, à cet instant, ne douterai-je pas de votre sincérité ?... Pourquoi remettrai-je mon existence sur la même voie que la vôtre ?

Ne nous sommes-nous pas trop meurtris et épuisés à force de rencontres et de passades sans véritables partages, sans l'ivresse sacrée de réels sentiments amoureux de votre part.

Voulez-vous encore me faire souffrir ?

Scarlett je dois me forcer à vous oublier et vous revenez sans cesse, obsédante créature... vos grands yeux émeraudes scrutent mon âme et la supplient de céder à votre nouveau désir...

L'Amour sans la Paix, sans la Liberté, est-ce encore de l'Amour ?...

Rhett

 

(AUTEUR : PATRICE LUCQUIAUD ) 

Rhett,



Des reproches, c’est donc cela la seule réponse que vous daignez me faire. Et vous dites m’avoir aimé.

Que cet amour a donc été éphémère, pour qu’à présent vous me traitiez de la sorte.

J’étais jeune, insouciante, ensuite il y a eu cette maudite guerre, j’ai dû faire des choix qui peut être vous semblent égoïstes, mais m’ont permis de prendre soin des personnes qui m’était chères.

J’ai perdu ma mère, mon père et notre fille. N’ai-je pas donc été assez punie par le destin ?

Je me reproche moi-même mon attitude envers vous, pourtant je vous aimais sans en être consciente, alors que j’imaginais en aimer un autre, est-ce donc un si grand crime que celui-là, ce pauvre Ashley qui ne voyait que Mélanie, comment aurait-il pu ne pas l'aimer quand elle était la bonté même.

Oui je vous aimais et je vous aime encore.

Et moi qui vous demande de revenir, et ne reçois en retour que votre mépris et vos insultes.

Ce n’étais pas là un nouveau caprice, la vie m’a blessé, mais elle m’a également endurcie.

Si au fond de votre cœur vous avez une aussi piètre opinion de moi, alors restez où vous êtes. Grand bien vous fasse.

Vous ne méritez pas que l'on vous aime si vous ne souhaitez pas aimer vous-même .



Et sachez Rhett Butler que je ne vous supplierai jamais.



Scarlett O’Hara

(AUTEUR : AMY MADISON)

Chère Scarlett,

 

Ah je reconnais bien là, l'adorable démon qui m'a toujours séduit, la capricieuse et entêtée jeune femme qui n'accepte aucun reproche, même lorsqu'ils sont mérités...

Comment dois-je vous traiter ?... Ma précédente missive n'avait d'autre objet que de vous faire remarquer que c'est vous qui, à chaque fois que nous étions sur le point de nous rapprocher, me rejetiez, sous prétexte qu'en dehors de nos liaisons passagères, nous n'avions aucun avenir à construire ensemble.

Où avez-vous lu que je vous ai insulté ? A travers mes mots, je ne fais que constater ce qui a toujours été : votre indifférence à mon égard …
Dois-je ajouter maintenant qu'après vos unions successives, vous êtes venue vers moi seulement par intérêt pour ma situation confortable...

Vous aimez ce qui est brillant Scarlett.... moi, j'aime ce qui brille... comme, par exemple, votre regard qui, de furieux, peut aussi se faire profond interrogateur. J'aurai tellement voulu y percevoir la flamme d'une amante aimante et passionnée...
Votre obstination à ne désirer que l'amour de ce pauvre Ashley Wilkes  au détriment de l'amitié profonde que son honorable et dévouée épouse Mélanie, vous vouait. Vous, en permanence, trahissiez sa confiance et, elle en sa bonté, vous pardonnait vos effronteries...

Vous dites avoir payé le prix de votre arrogance, de vos mensonges et duperies envers ceux qui vous aimaient vraiment et, l'avouant maintenant, reconnaissant que vous vous étiez trompée vous-même, il faudrait oublier tout ceci et vous accorder, au pied levé, la grâce du pardon avec, en prime, l'amour indéfectible de l'époux que vous avez toujours tenu par le mépris.
Quant à votre sort, à travers les peines et les épreuves auxquels vous avez été confrontée si elles vous ont endurcie et sans doute permis de réfléchir sur le sens à donner à chaque existence que vous avez croisée, il ne vous fait encore pas assez prendre la mesure des blessures infligées à autrui à ces moments où ce que vous convoitiez avait tellement plus d'importance que la générosité de vos amis et le don d'amour que vous receviez de ma part.

Vous ne me supplierez jamais, dites-vous… sans doute espérez-vous que ce soit moi qui vous supplie à mon tour... ne l'ai-je déjà pas trop fait par le passé... mais vous n'entendiez jamais  le message...
Vous n'acceptez jamais de perdre Scarlett... et pourtant, je vous l'écrit à l'instant, moi, vous m'avez perdu …

C'est bien tristement que je vous laisse à vos pensées et regrets …

Rhett

(AUTEUR : PATRICE LUCQUIAUD )

Rhett,



Je me suis rendue à Atlanta, car depuis ton départ précipité la maison se détériore d’année en année.

Malgré tous mes ressentiments envers toi, je pense qu’il sera judicieux de s’en séparer.

Comme je ne pense pas que tu envisage encore de vivre dans cette demeure,  en ces lieux où notre Bonnie a eu ce stupide accident qui a écourté ses jours, je l’ai placée en vente et j’ai bon espoir de trouver très vite un acquéreur. Ashley m’a accompagnée, ces lieux ravivant d’éprouvants souvenirs, je ne me décidais pas à y aller seule.

Comme je m’attardais quelque peu à Atlanta, j’y ai fait  la connaissance d’un très bon ami d’Ashley. Un magistrat, qui apprenant qui j’étais, conversa a ton endroit en des termes que la décence m’empêche de te rapporter. Cet homme est au courant du meurtre que tu as commis, il n’aura de cesse de mettre la main sur toi, et n’aura pas de repos avant qu’il ne te fasse payer ce crime.

Surtout évite de retourner à Atlanta, si je te mets en garde, c’est en souvenir de notre enfant.

Ne t’imagine surtout pas que je cherche à te fléchir dans ta décision de ne plus me revoir.


 

Bien amicalement.


                                             

  Scarlett
 
(AUTEURE : AMY MADISON)

Chère Scarlett,

Votre dernière missive est un chef d’œuvre d'opportunisme tout à fait en phase avec votre véritable nature.
Ma chère Scarlett, je dois maintenant vous avouer que votre première lettre m'avait quelque peu retourné et à ce moment j'ai bien cru à votre sincérité … mais, dit-on : « chassez le naturel et il revient au galop... » dans ce que vous m'écrivez présentement, je retrouve la Scarlett impétueuse, décidée, autoritaire et dépourvue de scrupule...
N'obtenant pas ce que vous voulez, vous vous mettez aussitôt en marche pour le détruire, l'anéantir, l'effacer de votre vue. Vous êtes ainsi Scarlett, et l'avez toujours été, vous n'avez donc pas changée. C'est plus fort que vous, il faut que vous égratigniez jusqu'à les blesser en profondeur ceux que vous adulez de prime abord mais qui n'abondent pas dans votre sens.

Alors, ce qui fut notre maison, le toit d'un foyer où j’espérai tant de la femme que j'avais enfin conquise, vous voici aujourd'hui en quête pour la céder au plus vite, quels qu'en soient les échos joyeux vibrant encore dans ses murs... Encore un « joujou » brisé, maintenant désuet, que vous abandonnez sans la moindre arrière pensée.
Surtout ne pas regarder en arrière... qu'importe le mal fait ou se réalisant, vous avancez au grand galop vers vos buts, sans aucun ménagement pour votre monture, sautant les obstacles avec la même insouciance du danger et cette griserie à vaincre qu'avait votre défunt père à chaque retour de ses escapades en se jouant des barrières de Tara...
Et notre adorable Bonnie avait aussi ce feu là, c'était bien, elle aussi, une O' Hara...
C'est la colère qui, maintenant m’oppresse, Scarlett, il faut que vous gâchiez tout... vous êtes une briseuse de rêves, une pour-fendeuse d'espoirs... je vous aurai tout pardonné de vos  mensonges et manigances, mais vous faites tout pour que l'on vous haïsse alors que vous souhaitez  le contraire, et que l'on vous adore.

N'oubliez pas, chère Scarlett, que cette maison dont vous souhaitez vous débarrasser et sans doute tirer profit, m'appartient autant qu'à vous-même... avez-vous pris mon avis, pour la mettre en vente ? Une fois de plus, vous me mettez là, devant le fait accompli...
Et bien sûr, pour vous accompagner, avez choisi votre amant illusoire, ce bon Ashley Wilkes, votre chevalier servant, providentiel protecteur de votre douce et honorable personne...

Ah Scarlett !... Et pour en finir avec ce qui nous liait, vous évoquez maintenant, un crime dont je fus l'auteur et pour lequel je dois payer le prix et, comble de mansuétude de votre part, au nom de la chère enfant, fruit de notre union, vous montrez encore compatissante en livrant cette judicieuse recommandation de me tenir au loin d'Atlanta.
Ce crime, en fait, tient à une vieille histoire de famille entre clans... et la mort de cet homme dont on m'accuse, résulte tout simplement d'un duel. Cela remonte à plus de 20 ans et, comme dit, il y a prescription, même en ce pays où la vengeance est un droit autant qu'un devoir pour laver le moindre affront, au delà de toute justice.

Ma chère Scarlett je vous remercie du fond du cœur pour toute votre sollicitude et votre propension à gérer les biens communs tout en veillant sur la probité de vos proches autant que sur la vôtre.

Surtout, ne changez pas, chère Scarlett …

Rhett

 

(AUTEUR : PATRICE LUCQUIAUD )

 

Capitaine Butler,


Vous n'avez pas donné suite à ma dernière lettre, vous m'en voyez désemparé. Vous est-elle arrivée?

Vous n’êtes malheureusement guère facile à joindre.

Scarlett n'est plus que l'ombre d'elle-même, elle ne fait que dépérir vaincue par ce mal qui la ronge. Elle refuse de s'alimenter et s’affaiblit de jour en jour. Quand je la regarde c'est ma chère Mélie que je revois.

Je vous avais priez, et Dieu fasse que cette présente lettre vous arrive à temps, de lui envoyer ne serait ce qu'un mot , pour la raisonner , je ne sais si elle vous écoutera mais vous êtes sans doute le seul qui en ai encore le pouvoir , elle reste sourde à mes nombreuses supplications.

Un traitement existe, mais elle à tout investi dans sa chère Tara pour qu'elle redevienne superbe comme au temps de sa splendeur passée.

Elle refuse a présent au prix de sa propre existence de s'en séparer.

Elle n'acceptera jamais aucune aide de votre part, mais Tara , ce n'est là qu'une maison, et elle ne m’écoute pas .

Si vous ne faites rien, j'ai bien peur que d'ici quelques mois, voire d'ici quelques semaines ... Les mots me manquent !... Elle s'en ira rejoindre ma douce Mélanie.

Pauvre Scarlett qui était si forte, si vivante et que je vois à présent délirer dans sa fièvre , parler à sa mère, appeler son père lui même disparu il y a tant d'années.

Mama ne quitte pas son chevet, elle pleure quand Scarlett prononce sans cesse votre nom et celui de Bonnie dans son sommeil.

Je ne vous ai jamais porter dans mon cœur Butler, mais elle est toujours votre épouse.

Resterez-vous insensible, la laisserez vous partir sans aucun regret?

Quoique vous en pensiez, Scarlett n'aura jamais été pour moi qu'une amie, j'ai toujours appartenu à Mélanie, même encore en ces heures de tristesse.

Votre cœur est il donc si dur ? ou accepterez-vous de nous apporter votre aide?


                         

         Ashley Wilkes
 
(AUTEURE : AMY MADISON)

Monsieur Wilkes,

Je suis très étonné par votre lettre et bien sûr attristé par les nouvelles qu'elles contiennent, je ne m'attendais pas à un tel courrier de votre part...
Hélas, je n'ai pas reçu votre lettre précédente. Que je ne sois pas facile à joindre cela est une certitude car mes activités m'obligent à me déplacer souvent et à faire des courts séjours en des lieux différents, parfois très distants l'un de l'autre.
Mais revenons à Scarlett dont vous me dites qu'elle est l'ombre d'elle-même, suite à son engagement dans les menées de son exploitation. Le mal qui la ronge n'est sans doute pas étrange à la nature de nos relations, je veux bien en convenir. Mais, vous connaissez Scarlett, elle ne supporte pas qu'on lui résiste et en cela je suis devenu, bien malgré moi, son tourmenteur, depuis que je lui ai fait comprendre que notre union est un échec et que je n'entrevois nul avenir avec elle. Ce qui, objectivement, vaut mieux pour l'un comme pour l'autre. Il faut que Scarlett se fasse une raison, notre amour est impossible parce que l'un comme l'autre, sommes des natures excessives ne sachant pas faire de concessions, ni user de compromis autrement que par intérêt.
M Wilkes, Scarlett sait aussi cela ; ne lui reste qu'à l'accepter...

Je vous suis infiniment reconnaissant de m'avoir donné de ses nouvelles ; maintenant j'aimerai que vous compreniez un peu plus notre situation, une situation à laquelle je vous prie ici de rendre part. Vous, étant très proche d'elle, quand bien même elle ne vous écoute pas, êtes le seul qui pouvez l'aider à reprendre pied dans la vie qu'elle néglige par dépit...

Je joins à cette lettre, une autre pour Scarlett qu'elle pourra lire elle-même ou au besoin,  si elle n'a pas la force de la lire, vous-même pourrez lui en faire la lecture, découvrant alors ce en quoi, vous lui serez secourable.

M Wilkes, je vous tiens pour un homme honorable et bon. Vous avez ma confiance et je sais que Scarlett s'en sortira en partie, grâce à vous.
Voilà qui me réconforte.

Croyez à toute ma gratitude.

Cptne  Rhett Butler.

 

(AUTEUR : PATRICE LUCQUIAUD )

Ma Chère Scarlett,

Je suis profondément attristé d'avoir écho de votre mauvaise santé et de votre état dont Ashley Wilkes m'écrit qu'il va en se dégradant sans cesse.
Voilà bien une situation où je me sens tout à fait impuissant, non que je me refuse à vous tendre la main pour vous tirer de ce mauvais pas, mais parce que l'amélioration à votre état de santé physique et mentale, il n'y a que vous qui puissiez décider d'y remédier. Vous ! Mais pas seulement... A vos côté, vous avez la présence d'Ashley qui est plein de compassion pour vous... Une amitié indéfectible... qui peut, elle, se transformer en quelque chose de plus fort encore...

Ne me dites as que vous n'y avez pas pensé… Scarlett, des années vous avez attendu beaucoup plus que ce qu'il pouvait vous donner, de cet homme qui ne pouvait s'engager auprès de vous, parce-qu'il est loyal , fidèle à son épouse et homme de parole. Vous, avez aimé Ashley avec une passion sans demi mesure.
Aujourd'hui, la situation a changé pour lui, en dépit de sa douleur de son chagrin, il est auprès de vous, prévenant, attentif, bien plus aimant que je ne saurai l'être....

Alors, je vous en prie, ma chère Scarlett, cessez de faire l'enfant, réveillez vous, sortez de votre soudaine léthargie, fuyez loin de vos cauchemars et voyez ce que vous pouvez encore construire avec votre énergie de femme dans la force de l'âge, entreprenante, créative et, au-delà de ce que vous ne soupçonnez pas de vous-même, généreuse.
Vous êtes une battante Scarlett ! Vous  n'avez pas le droit de vous laisser aller ainsi... C'en est fini de tout attendre de demain ; c'est au présent que l'avenir se prépare...
Tara vous est cher, Tara ne peut vivre sans vous, Tara ce sont aussi des êtres qui vous entourent et vous aident. Ils comptent sur vous Scarlett !...
Il est venu pour vous ce moment de vouloir toujours plus, toujours mieux, non pour vous mêmes mais surtout pour les autres dans votre entourage tous ceux qui vous accompagnent avec dévouement et fidélité.
Vivez pour eux ! Vivez en donnant de votre personne avec cette magnifique énergie qui vous anime, la Vie vous le rendra sous une autre forme qui vous épanouira toujours plus…

Notre maison d'Atlanta, je vous la laisse intégralement, vous en ferez ce qui vous sera le plus profitable à travers vos entreprises...
J'entame également une procédure de divorce... non par dépit et colère, mais parce-que c'est la mesure la plus raisonnable qui nous rend libre l'un et l'autre. Vous verrez bientôt que cette liberté vous sera salutaire.

Moi, je quitte l'Amérique pour m'engager dans une autre aventure sur le vieux continent, à son tour, en effervescence. Mes escapades passées m'ont permis de faire la connaissance du Signor Garibaldi, un politique aventureux animé par la volonté de confédérer des états jusqu'alors indépendants et concurrents en Italie. Dans la guerre civile qui a fait s'affronter les états du Nouveau-Monde, il a soutenu les troupes de l'Union étant antiesclavagiste. Je me rallie tout à fait à sa cause.

Et de là, chère Scarlett, je vous livre mon ultime message... Voyez comment à Tara, vous pouvez aussi réaliser cela : l'affranchissement de vos serviteurs noirs, leur redonnant la liberté, le droit de vous servir librement en étant rémunérés, retrouvant ce qu'il y a de plus précieux en ce monde : la dignité humaine.
Ceci, vous en êtes tout à fait capable, chère Scarlett et je sais déjà que vous vous engagerez dans cette mission avec cœur... Autant d'actions que le vent n'emportera pas...
Alors, Scarlett, je veux vous voir à nouveau, dressée avec le poing* vers le ciel...

Avec toute ma profonde admiration.

A vous revoir, un jour peut-être, sur votre nouvelle voie.

Rhett

PS : * dressée avec le poing*  : clin d’œil faisant référence à une autre aventure en Nouveau Monde à peu près à cette même période...

 FIN

 

(AUTEUR : PATRICE LUCQUIAUD )

 

Ici une sorte d'épilogue mais là, en lien ci-dessous un résumé présentant un fabuleux prologue. http://www.mirebalais.net/2015/03/ruth-la-mama-d-autant-en-emporte-le-vent.html "Le voyage de Ruth"... Un livre préface à "Autant en Emporte le vent".

 Patrice Lucquiaud

Correspondance entre Scarlett O' Hara et Rhett Butler (auteurs : Patrice Lucquiaud et Amy Madison)Correspondance entre Scarlett O' Hara et Rhett Butler (auteurs : Patrice Lucquiaud et Amy Madison)

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Ici une sorte d'épilogue mais là, en lien ci-dessous un résumé présentant un fabuleux prologue. <br /> <br /> http://www.mirebalais.net/2015/03/ruth-la-mama-d-autant-en-emporte-le-vent.html<br /> <br /> "Le voyage de Ruth"...<br /> <br /> Un livre préface à "Autant en Emporte le vent"
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